Guerres, Crises économiques et les monnaies...

Le rationnement en France pendant la première guerre mondiale

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De 1914 à 1920:

La pénurie alimentaire et sur d'autres articles se développe assez rapidement après de début de la guerre. Dès 1915, on prévoit de rationner le pain. En 1916 la pénurie est telle que le marché noir se développe, les citoyens étant réduit à manger du pain noir. La récolte est mauvaise et la pêche est interdite.

En 1917, la population Française est répartie en 6 catégories pour la mise en place de tickets de rationnements:

Catégorie E: les enfants.

Catégorie A: les adultes.

Catégorie J: les jeunes.

Catégorie T: les travailleurs.

Catégorie C: les cultivateurs.

Catégorie V: les vieillards.

Les bêtes de boucherie sont envoyées vers le front de l'est dès 1917, aggravant la pénurie. Au mois d'avril 1917, le gouvernement oblige à se servir de farines "plus extraites" et a utiliser une "recette standard" dans tout le pays.. Au mois d'août de cette même année, la farine et le pain sont rationnés et il est interdit de faire de la pâtisserie. Les cartes de rationnement pour le pain sont alors mis en place et leur usage perdurera jusqu'en 1919. Les travailleurs avaient droit à 700 grammes de pain par jour, les enfants jusqu'à 6 ans à 300 grammes et les adultes 600 grammes. N'oublions pas que le pain était consommé bien plus qu'aujourd'hui et était à la base de l'alimentation populaire. Après un arrêté du 10 octobre 1918, la ration passe à 100 grammes pour les enfants jusqu'à trois ans et à 300 grammes jusqu'à 13 ans. Les cultivateurs de plus de 11 ans et les travailleurs de force n'ont droit qu'à 500 grammes. Pour les groupes A, J et V, la ration quotidienne passe à 400 grammes seulement. A partir d'avril 1919, les restrictions quantitatives sur le pain sont levées. La qualité habituelle ne reviendra que progressivement.

En ce qui concerne la viande, il n'est possible d'en avoir que deux fois par semaine en 1917 et trois fois en 1918.. Un arrêté du 11 mai 1918 instaure un rationnement par tickets semestriels qui restera en application jusqu'au début de 1919.

Le sucre est rationné à 750 grammes par mois de 1917 à 1921. Des rations de saccharine sont également disponible contre des tickets.

Le rationnement du lait dépendait des régions. Avec les tickets semestriels, il était également possible, quand il y en avait, d'acheter des pâtes, du riz, des pommes de terre, du chocolat ou de la confiture. En fait, le seul article non rationné était le tabac!

L'essence et le pétrole ont été rationnés de 1917 à fin 1918. La situation a dû être également difficile pour le charbon, mais je n'ai pas d'information précise à ce sujet.

Dans ces circonstance, les cultivateurs, habitants de la campagne et les rares citadins disposant d'un jardin et pouvant faire un élevage (poulets, lapins etc...) et ceux qui avaient les moyens d'acheter au marché noir s'en sortirent, en général mieux que le reste de la population.

Voici quelques exemples de cartes ou tickets de rationnement qui m'ont été aimablement communiqués par Claude Jean Blanchard., de gauche à droite:

         

Deux exemples de cartes d'alimentation. A droite: intérieur de la carte et  tickets

  

Feuille de tickets de pain: 100 grammes par jour et par personne.

 

             

Feuille de tickets de pain pour militaires en permission.

Au Front, l'usage et consommation du pain étaient sévèrement contrôlés.

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