Le Ahnenpass

"passeport généalogique" ou "certificat de filiation"exigé par les autorités du troisième reich en Alsace,

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L'Abstammungsnachweis (preuve d'ascendance) fut introduite par la loi du 7 avril 1933, § 3 (Arierparagraph). S'appliquant aux fonctionnaires, elle avait pour but d'éliminer les soi-disants non-Aryens, et les Juifs de la fonction publique.  

  Les lois de Nuremberg du 15 septembre 1935 (Nürnberger Gesetze) ont étendu l'obligation du "Abstammungsnachweis"  à l'ensemble de la population Allemande sous forme d'un Ahnenpass ou d'un arbre généalogique certifié par l'état civil ou l'église selon le cas.

Les membres d'organisations nazies (NSDAP, SS, SA, la fonction publique ou tout autre organisme gouvernemental, etc.)  devaient prouver leur ascendance remontant à environ 1800. Ce fut le cas, par exemple des 8 millions de membres du SDAP en 1945 (contre 2.493890 en 1935) qui durent prouver qu'il n'étaient ni juifs ni slaves. Pour les autres citoyens, il suffisait en général de prouver l'ascendance en remontant aux grands-parents (troisième génération, ancêtres 4-5 et 6-7).  

 Le principe du Ahnenpass a été approuvé par le Ministère de l'Intérieur (Reichoffice für Sippenforschung). Pour simplifier, pour le citoyen ordinaire, sans Ahnenpas, pas de documents officiels ou de cartes de ravitaillements...!

Ce document, de taille importante (21 X 13 centimètres) contenait une introduction d'Hitler, un document de  deux pages résumant les informations sur les ancêtres (Ahnentafel=résumé), de nombreuses pages de texte expliquant le système et des pages d'imprimés pour y placer les informations détaillées  sur ses ancêtres.  

Le point clef était la généalogie du porteur du document. Il devait y faire figurer non seulement ses père et mère, mais également ses grands parents (et arrière grands parents pour être membre d'organisations nazies). Dans certains cas, des ancêtres supplémentaires pouvaient être requis puisque la directive prévoit un arbre pouvant remonter à l'ancêtre N° 63, en cas de doutes ou pour des postes sensibles... Le cas des enfants trouvés, naturels etc. était étudié et tranché par la Reichsstelle für  Sippenforschung (Office pour la recherche familiale) qui dépendait du ministère de l'Intérieur.

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L'Alsace, occupée et traitée comme un territoire annexé par les autorités du IIIe Reich, devait devenir une province modèle et fut donc aussi soumise à cette procédure. Il fallait prouver que l'on était "Allemand de souche" pour ne pas tomber sous l'ordonnance nazie du 16 décembre 1941 qui prévoyait la saisie des biens et l'expulsion de tous les "indésirables": Juifs, Français de l'Intérieur, Alsaciens francophiles, anciens combattants de l'Espagne rouge, romanichels, personnes de race étrangères, condamnés de droit commun etc...

Le Ahnenpass était le document de base sur lequel se décidait la situation légale et juridique des Alsaciens devenus de facto des citoyens Allemands, incluant même le droit de vie ou de mort des "candidats", selon la validation ou non validation du document.

Si vous trouvez ce document dans des archives familiales, examinez le bien, il peut vous fournir des renseignements très précieux pour vos recherches généalogiques.

 

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A gauche: couverture - suivant: introduction d'Hitler - au centre: première page de texte explicatif - a droite: page montrant l'arbre généalogique à reconstituer.

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